Gérard Pairé - La matière se mêle à la manière

1982/1985 - La matière se mêle à la manière

A ma reprise de la peinture en 82 j’incorpore dans celle-ci des tissus, des dentelles et autres serpillières déchirées (une suite des «tapisseries» en quelque sorte). Cette « matière » se fait peau-plis, une matière-plis qui est aussi une matière-temps («Est-ce un tissé ou un pli de l'âme, de la pensée? La matière qui révèle sa toile devient matière, tout comme la forme révélant ses plis devient une force. La science de la matière a pour modèle l'origami, dirait le philosophe japonais » Gilles Deleuze).

Viendront ensuite les peintures avec du sable. Le sable fut pour moi à l'époque le premier élément plastique et conceptuel, sorte de métaphore de l'instable et du déplacement des idées. Très vite ensuite vinrent les papiers pliés, la surface se plisse, les papiers pliés s’incorporent à l’acrylique, et surtout leurs empreintes affirmèrent déjà avec force ce désir d'avoir la main libérée de l'oeil. Enfin apparu une sorte d'origami de l'espace/temps par les cartes de géographies pliées: la terre se ratatine à la vitesse de nos déplacements.